mercredi 2 septembre 2009

Les barniques

Il y a trois semaines, nous avons consulté une optométriste avec Arielle, qui nous a prescrit des lunettes pour corriger son strabisme. Alors voilà, nous sommes revenus de chez l’opticien avec un gros bébé à lunettes...
Comme moi, vous vous demandez peut-être comment des verres peuvent corriger le strabisme assez important dont elle souffre. Quelques explications simples ont rapidement permis à mon petit cerveau de comprendre la patente.
En fait, Arielle souffre d’hypermétropie (le contraire de la myopie). Elle arrive à bien voir, mais au prix d’un effort d’accommodation important pour compenser le problème de réfraction, surtout dans le cas des objets rapprochés. Cet effort d’accommodation s’accompagne d’un mouvement de convergence des yeux, d’où le strabisme (déviation des yeux vers le nez). Les lunettes, en corrigeant l’hypermétropie, suppriment ce besoin d’accommodation. Elles permettront aussi de diminuer la fatigue oculaire résultant de ce défaut de vision; Arielle devrait donc être en mesure de rester concentrée plus longtemps sur un objet sans que ses yeux ne partent dans toutes les directions.
Lorsqu’elle sera plus grande, Arielle pourra peut-être bénéficier d’une chirurgie ou, à tout le moins, de lentilles cornéennes pour remplacer les lunettes (je me verrais mal, pour le moment, essayer de lui mettre des lentilles !). Il est aussi possible que le problème s’atténue avec le temps. Quoi qu’il en soit, nous deviendrons de fidèles clients de la lunetterie, car les lunettes ne dureront sans doute pas très longtemps : un enfant de cet âge grandit très vite, et la prescription relève davantage du jeu de devinettes que de la science exacte…
Il est important de corriger le problème rapidement (avant l’âge de 2 ans idéalement), car le danger est que le cerveau se mette à ignorer progressivement les images captées par l’œil le moins performant. À la longue, l’œil ignoré devient aveugle, et cette situation est irréversible.
Nous n’avons toujours pas pu avoir de consultation avec un ophtalmologiste, mais Arielle sera examinée la semaine prochaine par une optométriste spécialisée en pédiatrie qui travaille à Ste-Justine. Nous irons pour ce faire à la clinique d’optométrie de l’Université de Montréal (un gros merci à Catherine O. pour le contact !). Cette spécialiste pourra certainement déterminer si l’ophtalmologiste est nécessaire rapidement ou si un bon suivi en optométrie peut être suffisant pour le moment.
J’étais un peu découragée sur le coup, mais au moins, parmi la panoplie de problèmes visuels possibles (les troubles visuels sont très fréquents dans les cas de paralysie cérébrale), elle en a un qui se corrige aisément et qui ne devrait pas vraiment lui nuire. Pour le moment, étant donné la petite taille d’Arielle, nous n’avions pas un grand choix de montures; celles-ci sont donc plus pratiques que réellement esthétiques. Elles lui donnent quand même un petit air intello sérieux… On s’y habituera, je suppose…

4 commentaires:

  1. Moi je la trouve mignonne à croquer avec ses lunettes!

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  2. Anne, tu écris et expliques vraiment bien. C'est toujours agréable de lire les aventures d'Arielle.

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  3. J'imagine en effet que d'établir la prescription doit être tout un art. Déjà que pour les adultes, c'est loin d'être une science exacte... "Est-ce que c'est mieux comme ça ou... comme ça...ou ça...» Pour le look, je trouve ça pas mal ce petit look intello.

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